Chronique n°19 « Vivement le temps des cerises ! » – Le temps des cerises tire vers la fin…

VIVEMENT LE TEMPS DES CERISES !
Chronique du combat pour la solidarité et la coopération
au milieu de la crise sanitaire et sociale, été 2020

 

Chronique numéro 19 – Le temps des cerises tire vers la fin…

Publié le 22/06/2020 // Rédigé par Alain MOREL

Voilà que s’éloigne le temps des cerises, mais pas encore celui de la pandémie, de ses répliques et de ses ondes de choc. Encore moins la fin des questions quant à « l’après ». Trop d’incertitudes sont devant nous pour imaginer avoir déjà toutes les réponses. Mais il en est qui ont fleurit lors de nos échanges et qui murissent dans nos réflexions. À travers des espaces comme cette chronique, créée sur le site d’Oppelia, ou à travers le « groupe d’analyse et de suivi des pratiques » qui a réuni professionnels, usagers et administrateurs tout au long de la crise du Covid. À travers aussi les multiples espaces de partages collectifs internes ou créés par d’autres associations comme la Fédération Addiction pour penser ensemble l’expérience vécue de soigner, aider, accompagner, malgré le long « confinement », malgré la « distanciation » et la crainte du virus et de l’après.
Dès le début, pratiquement toutes les équipes d’Oppelia ont ouvert leurs services, rencontré des usagers, anciens et nouveaux, pris des initiatives et expérimenté de nouvelles pratiques.
Qu’en ressort-il ? Nulle révolution mais la conviction d’entrer dans une ère nouvelle en amplifiant certaines évolutions que nous pressentions, en nous engageant dans de nouvelles voies aux confins de ce que nous imaginions possible et en mettant à l’œuvre de nouvelles modalités d’actions.

La première de ces voies concerne l’usage massif des outils de communication numériques. Cette découverte pour beaucoup d’entre nous ouvre des perspectives dans de multiples domaines de nos activités et de nos modes de travail. Ainsi, le siège d’Oppelia va s’équiper en salles de vidéoconférence et toutes les structures vont être invitées à faire de même. Des formations et des groupes de soutien aux cadres vont se poursuivre par visio, de nouveaux MOOC vont être produits et diffusés, le maintien du télétravail va être discuté, etc. Mais la communication en distanciel doit rester au service du lien social et de la coopération – celle avec les usagers en particulier, et celle au sein des équipes de professionnels. Nous avons par ailleurs un rôle à jouer pour réduire la fracture numérique qui en sape les bénéfices pour la démocratie.

La seconde voie est celle de la proximité et des coopérations sur les territoires. Foin de grand soir là non plus, mais la certitude que les relations d’aide et d’entraide doivent aujourd’hui passer par l’aller vers, l’être avec, l’accessibilité, la disponibilité, l’accompagnement médico-psycho-social en soutien tout au long du parcours. Il est devenu d’une importance capitale de rendre visible cette mission de service public que réalisent les services médico-sociaux comme les nôtres avec d’autres. Avec la médecine de ville et ses pratiques coordonnées modernes, en lien avec les acteurs sociaux, nous sommes l’une des composantes du service public de santé dit « ambulatoire ». « La santé c’est plus que l’hôpital » viennent de lancer plusieurs associations dans un appel/pétition dans lequel nous nous retrouvons totalement. Jamais nous n’avons autant convergé avec les acteurs de la médecine de ville de la solidarité et de la prévention, à nous de rendre concrète cette alliance et de faire évoluer nos pratiques médicales et de soins dans ce sens.

La suite dans la prochaine chronique n°20 « Fabriquons du nous »

Alain MOREL, Directeur Général d’Oppelia

 

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