Valère Rogissart nous a quitté

 

Valère ROGISSART nous a quitté. Nous souhaitons lui rendre hommage.

Ce secteur, devenu celui de l’addictologie, perd une figure – une gueule parfois. Valère venait de cette partie de l’addictologie qui trouve ses origines dans l’action auprès des discriminés, des stigmatisés, des citoyens de seconde zone.

Son implication – qu’elle soit comme professionnel ou comme bénévole – a toujours été militante sans devenir dogmatique, car Valère pensait l’inclusion des uns avec les autres et non contre les autres.

Militant à AIDES, à MDM, membre du collectif Limiter la casse, qui s’est formé en pleine épidémie de SIDA pour bousculer les résistances des politiques et de bien des intervenants en toxicomanie de l’époque. Animé de valeurs humanistes que d’aucuns qualifieraient aujourd’hui de désobéissance civile, il a contribué à fournir du matériel de réduction des risques aux toxicomanes injecteurs et aux gays – les communautés les plus impactées à l’époque – et à porter le plaidoyer pour une santé publique qui lutte contre les infections et non contre les personnes exposées.

Membre actif de l’AFR qu’il présida, avant de présider les rencontres nationales de la RDR, dont il sut faire un extraordinaire lieu de partage et d’initiation, il œuvrât sans cesse pour la reconnaissance de la RDR, contribuant au déploiement du programme AERLI et à plusieurs recherches sociologiques.

Homme de terrain, il dirigea SIDA PAROLE et récemment la communauté thérapeutique de l’association Aurore, confirmant une vision intégrée et inclusive des pratiques en addictologie, accompagnant les usages comme l’abstinence.

Compagnon de lutte pour les uns, inspirateur pour les autres, confrère et collègue pour d’autres encore, il manquera. Nous saluons son action, elle nous guide aujourd’hui..

 

 

Jean-Pierre COUTERON : président d’Oppelia

Catherine DELORME : directrice des établissements Oppelia 92 et 78