Rares sont nos concitoyennes et concitoyens à ne pas être concernés par les usages de drogues. Notre expérience nous a montré qu’il n’existait pas de parti politique sans usager de drogues, même au plus au haut des organigrammes.
Que ces usages soient courants, à l’instar du tabac et de l’alcool avec leurs dizaines de milliers de morts par an, et leurs milliards de coûts pour le budget national.
Qu’ils soient stigmatisés, comme celui du crack dans le nord-est parisien ou d’autres scènes ouvertes, avec les impacts que l’on connaît sur la vie quotidienne des habitants des quartiers concernés.
Qu’ils soient ancestraux comme l’alcool et le cannabis ou contemporains comme les écrans, leurs abus sont encore en débat et leurs conséquences nous concernent toutes et tous.
Que ce soit pour se détendre ou faire la fête, pour oublier ou s’oublier, pour tenir au travail, se doper dans le sport, aller au-delà de soi, chacune et chacun d’entre nous a son expérience.
Alors que le calendrier électoral vient d’être accéléré dans un contexte de grande confusion, les professionnels et bénévoles de l’association Oppelia, engagés au côté des personnes accompagnées et de leurs entourages, rappellent l’exigence d’une politique de santé intégrant la diversité des enjeux soulevés par ces usages
Pour défendre le libre choix de chacune et chacun, que ce soit à travers le contrôle de l’usage ou la possibilité de l’abstinence, une politique des addictions ne peut se construire sans respecter cette diversité.
La solution ne peut venir des seules réponses légales et répressives, alors que celles-ci ne parviennent pas à s’imposer face aux manœuvres cyniques des lobbys industriels et renoncent à protéger les plus jeunes des pièges d’une publicité qui fait de l’alcool ou des jeux d’argent les dérivatifs de leurs mal-être croissant..
La solution ne peut venir d’un recul des politiques de réduction des risques qui ont permis de sauver des milliers de vie lors de la crise sanitaire du VIH, et sont aujourd’hui indispensables pour accompagner les usagères et usagers et faciliter leur accès aux soins.
La solution ne peut venir d’une seule réponse soignante, certes déterminante pour aider les personnes souffrant d’addictions, mais qui laisserait démunis des millions d’usagères et usagers occasionnels.
C’est en mettant en commun les outils que nous offrent la loi, la réduction des risques, la prévention, l’intervention précoce et les soins, en impliquant les familles et la communauté sociale, en mobilisant les différentes pratiques éducatives et thérapeutiques que nous construirons les réponses les plus utiles.
Mais c’est aussi en prenant la pleine mesure de la violence générée par des dérégulations écologiques, sociales, économiques et de leurs conséquences, notamment sur la santé mentale de nos concitoyennes et concitoyens, que nous pourrons promouvoir un environnement moins addictogène et plus favorable à la santé.
Au moment de voter, l’association Oppelia invite chacune et chacun à prendre conscience de ces enjeux et des conséquences qu’auraient l’application de programmes incompatibles avec une politique sociale de santé et qui détruirait davantage les solidarités dont nous avons terriblement besoin.
Le conseil d’administration et la direction générale