Le mot du Directeur Général, Alain MOREL

Chers salariés d’Oppelia, chers bénévoles et usagers, chers collègues,

En ces moments inimaginables il y a encore quelques semaines, ces moments où nous sommes tous dans l’obligation de changer (momentanément ?) notre mode de vie face à une pandémie mondiale, ces moments où il nous faut impérativement modifier nos modèles et systèmes de travail, d’accueil et d’accompagnement, sans perdre le sens de nos valeurs et de nos missions, nous sommes traversés par de multiples questions et de grandes inquiétudes. Plus que jamais, les usagers ont besoin de nos services, plus que jamais nous avons besoin de partager et de réfléchir.

C’est pourquoi je veux m’adresser à vous non pas comme un « chef de guerre » s’adressant à ses troupes pour les gratifier et les galvaniser, mais comme le porte voix et le facilitateur d’une volonté commune d’exercer au mieux notre mission sociale et sanitaire, notre mission de service publique en santé et en vie sociale, dans un contexte qui ne sera sans doute jamais plus « comme avant ».

Bien-sûr il faut se féliciter d’avoir su, dans cette première semaine de confinement, montrer notre capacité d’adaptation, notre capacité à dépasser nos peurs et nos égoïsmes, notre détermination partagée à poursuivre nos activités, à protéger, à prévenir, à réduire les risques et à développer des solidarités nouvelles, malgré la « distanciation sociale » (ou plutôt physique), envers des usagers plongés à la fois dans l’isolement et d’immenses difficultés. Se féliciter c’est se remercier mutuellement, cela fait du bien et est nécessaire. Mais nous ne pouvons en rester là.

La crise va durer, vous le savez. Le confinement général n’aura d’impact que s’il est appliqué par tous et suffisamment longtemps. Pendant plusieurs semaines encore, la « vague » de l’épidémie va probablement continuer de monter. Nous allons devoir encore plus adapter nos interventions, entendre les souffrances inaudibles, les nouveaux besoins, et puis identifier les nouvelles ressources, les nouvelles formes d’entraide, de communication et de soins. Comme le disent de nombreuses associations sociales, « derrière la crise sanitaire il y a un drame social ». Ne restons pas derrière nos murs, derrière nos écrans et nos téléphones, allons « vers », raccourcissons les « distanciations », utilisons tous les outils disponibles pour investir les espaces sociaux, allons sur le terrain tout en gardant la plus grande vigilance à respecter les règles de protection.

Et puis la crise épidémique aura une fin, mais d’autres s’annoncent déjà, notamment sur le plan économique. Aujourd’hui, nos dirigeants semblent comprendre que les réponses les plus efficaces à ces crises sont collectives et dans la solidarité. Mais de telles réponses ne viennent pas d’en haut, elles viennent du terrain, par la reconnaissance et l’association des savoirs, usagers et professionnels, et par la coopération, l’entraide entre les acteurs. Telle est notre projet associatif, notre utilité et notre fonction sociales. Nous devons le démontrer par les actes, le valoriser et le partager pour mieux le faire entendre.

Au sein de nos équipes médico-sociales, au sein de nos fonctions support, de toutes nos instances et de toute l’association, nous avons individuellement et collectivement l’immense privilège et responsabilité de pouvoir faire ce que peu de personnes ont les possibilités de faire en ce moment : penser et faire ensemble, soutenir, intervenir en première ligne, agir avec, coopérer.
Par tous les moyens que nous mettons en place, par le(s) site(s) internet, par des news-letters, par des groupes d’échanges, de nouveaux systèmes de communication, par le MOOC, par les réseaux sociaux, etc. je nous appelle tous à y contribuer.

Restons protégés, engagés et fraternels.