VIVEMENT LE TEMPS DES CERISES !
Chronique du combat pour la solidarité et la coopération
au milieu de la crise sanitaire et sociale, printemps 2020

Chronique numéro 6 :
Même confinés, continuons de rester transdisciplinaires !

Publié le 17/04/2020 // Rédigé par Jean-Pierre COUTERON

La nécessaire et rapide transformation, dès la mi-mars, des pratiques professionnelles, entre virtualisation et adaptation aux gestes barrières, a permis de garder le contact avec les usagers qui consultent dans nos CSAPA, CJC et autres CAARUD. Il faut en être fier. Même sans beaucoup de moyens de protection, nous avons cherché à assurer aux mieux les missions qui sont les nôtres.

De son côté, la dimension « adaptative » des conduites addictive s’est renforcée dans l’épreuve du confinement, au-delà des vulnérabilités qui la fondent, qu’elles soient psychiques, ancrées dans leurs histoires de vie, neurophysiologiques, les rendant plus sensible à tel ou tel effet des substances et objets d’addiction, ou sociales, avec ou sans logement, avec ou sans métier, avec ou sans revenus.

Avec le confinement, ce sont des problèmes nés de la promiscuité de certains domiciles, des tensions familiales anciennes mais dès lors inévitables, des difficultés d’approvisionnement en produits qui sont venus percuter encore plus violemment les vulnérabilités de chacun.
L’approche expérientielle, une des caractéristiques fortes du projet porté par Oppelia, ambitionne la mobilisation du pouvoir d’agir de la personne et lui reconnaît sa subjectivité, sa liberté de choix. La pratique transdisciplinaire, alimentée par la diversité des équipes, éducateurs et assistants sociaux, médecins, infirmiers, psychothérapeutes, en est une des conditions techniques essentielle.

Mais l ’actuel éclatement des équipes en des lieux et des temps différents peut compliquer cette pratique transdisciplinaire. Il nous revient donc de la défendre, et encore plus qu’avant, car loin d’être un luxe, elle est indispensable pour l’actuelle co-construction des réponses à la crise du Covid, et son après. Et elle sera encore plus nécessaire pour en penser l’après.

Jean Pierre Couteron, Psychologue CJC et CSAPA Le Trait d’Union, Boulogne-Billancourt

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